Association des Professeurs Mongols de langue française

Clôture du Congrès de Durban : le discours du Président de la FIPF

 

Le Congrès de Durban a fermé ses portes aujourd'hui après une semaine de riches échanges entre experts, didacticiens, chercheurs, professeurs de français et représentants de gouvernements et d'institutions du monde entier.

 

 

 

Le Président de la FIPF, monsieur Jean-Pierre Cuq a clos le Congrès avec ces mots :

"Chères et chers collègues,

Nous voici donc arrivés au terme de ce magnifique congrès, avec, si vous me permettez cette image un peu triviale, le sentiment que doivent éprouver toutes les cuisinières et tous les cuisiniers du monde. Tant de temps de préparation, et si vite avalé ! Non pas en vérité avalé, mais dégusté à petites bouchées et à petites gorgées, à chaque seconde et avec des saveurs si puissantes et si subtiles à la fois qu’elles resteront pour toujours dans notre mémoire.

Ce sont les saveurs de l’Afrique, celles que nous espérions et que nous attendions, et celles aussi que vous avez apportées des quatre coins du monde pour en faire ce mélange unique et qu’on ne retrouve, à chaque fois renouvelé mais à chaque fois reconnaissable, que tous les quatre ans.

Oui, Durban 2012 restera dans notre mémoire. Non seulement parce que ce congrès nous aura donné, j’allais dire comme d’habitude, le plaisir de nous retrouver en famille, de renouer les liens personnels que la toile ne remplace jamais totalement, de partager nos méthodes et nos savoirs, et de parfaire notre formation.
Mais en réalité, Durban 2012 nous aura donné bien autre chose, une sorte d’évidence qui m’est apparue de plus en plus clairement au fil des conférences, des tables rondes et des communications auxquelles j’ai pu assister, mais aussi au long des conversations de couloirs et de café. Et sans doute n’est-ce pas un hasard que ce soit justement en Afrique que ce soit fait jour cette évidence. Malgré les difficultés dont personne ne nie l’importance, malgré les défis auxquels notre langue et nos cultures francophones sont confrontées, c’est l’expression d’une sorte d’assurance tranquille et optimiste qui me parait émerger de nos travaux et de notre rencontre. Cette  tranquille assurance, nous devons la faire partager maintenant aux autres francophones, et en premier lieu à nos élèves et à leurs familles. C’est notre rôle d’éducateurs. Nous étions et nous restons des éducateurs de langue et de culture, devenons des éducateurs de francophonie !

Nous sommes sans arrogance mais fiers de ce que nous sommes, de notre diversité culturelle qui brode notre unité de valeurs et d’objectifs. Durban 2012, je crois, nous sort définitivement de cette attitude défensive et sclérosante que nous entendons depuis tant d’années dans toutes les réunions francophones. Ce que nous avons donné ici, c’est l’exemple d’une francophonie qui se vit tranquillement au milieu des autres langues maternelles, et même des autres langues secondes, l’anglais ou le portugais et d’autres encore.

Ce que les travaux du congrès ont montré - et je remercie Elisabeth Snyman et toute son équipe de m’avoir donné tous les fils nécessaires à tisser cette trop rapide synthèse, avant que les actes à venir ne vous en donnent une idée complète - c’est finalement que les défis du monde moderne ne nous font pas peur. Pourquoi  en serait-il autrement alors que nous avons entre nos mains tous les atouts pour les relever ? Ne sommes-nous pas, autant que d’autres, aptes à produire des œuvres littéraires de premier plan et nous avons eu ici le privilège de côtoyer et d’entendre tant d’écrivains superbes ? Ne savons-nous pas créer des méthodes et des méthodologies innovantes ? Nos éditeurs, nos chercheurs étaient  d'ailleurs encore une fois présents à notre rendez-vous. Ne savons-nous pas user des technologies nouvelles ? Tant d’ateliers ont montré l’implication des grands médias francophones et comment nous nous sommes appropriés tous les supports modernes de communication ! Notre nombre même ne va-t-il pas croitre dans les proches années à venir ? Et c’est déjà pour cette jeunesse à venir que nous travaillons aujourd’hui, que nous contribuons à former de nouveaux professeurs et que nous continuons à nous former nous-mêmes.

Car peu de professions sont comme la nôtre soumises à tant de changements et d’évolutions rapides. C’est notre devoir de nous adapter toujours à ces changements, voire à les provoquer par la force de nos travaux scientifiques et par celle de nos convictions.
Cet effort constant, chacun de nous sait bien qu’il ne peut l’assumer seul. C’est pour cela que plus que jamais, la vie associative et la fédération des associations se révèlent indispensables. Vous l’avez dit à Madame la ministre de la Francophonie qui nous a fait le grand honneur d’assister à une partie de nos débats et qui nous a écoutés. Je suis sûr que les professeurs de français lui ont montré, une fois de plus, qu’il arrive que la somme soit infiniment supérieure à la simple addition des parties.

Mes chers Collègues, seuls les ignorants imaginent encore que les murs des écoles et des universités nous séparent de ce qu’ils appellent la vraie vie. Je leur concède bien volontiers que si la vraie vie est celle où l’argent et le pouvoir sont les seules valeurs, alors en vérité nous en sommes bien éloignés. Mais si, comme nous le croyons, ou plutôt comme nous le savons, la vraie vie est aussi dans l’étude, dans les arts et les lettres, dans l’éducation, et dans les valeurs d’humanisme que nous transmettrons contre vents et marées en français aux générations montantes et qui seront immanquablement au rendez-vous des vainqueurs de l’histoire humaine, alors c’est bien ceux-là qui sont séparés de la vraie vie.

Pour nous, en l’occurrence, et je reviens à l’image du début de ce propos, celles et ceux qui ont cuisiné notre congrès, c’est l’équipe extraordinaire que je vais vous demander d’applaudir dans un instant.

Auparavant, laissez-moi remercier chaleureusement :
- L’Organisation internationale de la Francophonie et tout particulièrement son secrétaire général Monsieur Abdou Diouf, qui a bien voulu nous a accorder son haut patronage et qui nous a  dépêché un prestigieux représentant personnel en la personne de son Excellence Monsieur Henri Lopes ;
- Le ministère des Affaires étrangères de France et celui de la Francophonie, qui nous a honorés de la présence de Madame la ministre Yamina Benguigui ;
- La République d’Afrique du Sud et la province du Kwazulu Natal, qui nous ont également honorés par la présence de ministres de haut rang ;
- Le ministère de l’Education nationale de France ;
- Le ministère de la Culture et de la Communication de France, et plus particulièrement la Délégation générale à la langue française et aux langues de France, dont le délégué général, Monsieur Xavier North nous a donné ici une si belle conférence ;
- L’Institut français qui a consenti pour nous un effort eceptionnel ;
- L’Ambassade de France en Afrique du Sud dont les services, sous l’œil vigilant de Monsieur l’ambassadeur, nous ont accompagnés et aidés pendant ces autre années, tout particulièrement en la personne de Monsieur Patrick Parraut, que je vous demande d’applaudir très fort ;
- The University of Kwazulu-Natal /Inyuvesi Yakwazulu-Natali à l’aide sigénéreuse ;
- La municipalité de Durban eTekwini qui nous a même reçus dans son hôtel de Ville ;
- L’ambassade de suisse en Afrique du Sud ;
- Le Département des Affaires étrangères de Suisse ;
- L’ambassade du Canada en Afrique du Sud ;
- Wallonie-Bruxelles international ;
- La Fédération Wallonie-Bruxelles ;
- L’université et la ville de Liège qui seront les hôtes de notre prochain congrès ;
- Le consulat de Belgique à Durban ;
- The University of Cape Town ;
- North-West University ;
Et tous nos partenaires et amis fidèles ou nouveaux :
- TV5 monde ;
- Radio France International ;
- L’Alliance française de Durban ;
- Le fonds mondial pour l’enseignement du français (section suisse) ;
- L’Avenir Villiera ;
- HCI Foundation ;
- Adecco ;
- Eden College Durban ;
- Arcelor Mittal ;
- Don à la mémoire de François Chupin.
Je ne voudrais pas oublier non plus toutes les entreprises, les universités, les institutions qui ont ouvert et tenu des kiosques, et tout particulièrement les éditeurs dont on sait le rôle indispensable dans l’enseignement du français.

Un grand, un immense merci à tous et à chacun !
Mais maintenant je vous demande une ovation grandiose pour nos infatigables et merveilleuses collègues !"